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De l'usage du "off" dans la presse

Bonjour tout le monde

Nous vivons une époque formidable!  si, si, je vous assure.

Une époque où tout est possible, le meilleur comme le pire,si, si, je vous assure.

Vous en doutez? Allons bon, mon bon Monsieur, ouvrez grands les yeux et regardez un peu autour de vous, pas trop loin, pas la peine, tenez par exemple "just around the corner" là vous voyez ? non? mais si ce petit restaurant,où les grands de ce monde se plaisent à se laisser voir pour déjeuner tranquillement, entre pairs, en petit comité, en conciliabule quoi, bref en toute discrétion, vous les voyez?

Attention, cher Monsieur,  prenez garde à ne pas poser de regards trop insistants vous les blesseriez, car ils sont là, vous vous en doutez aux yeux de tous ... mais en tout anonymat!

Regardons un peu, cette belle tablée, politiciens, journalistes miam miam belle brochette!Mieux qu'un diner du samedi soir avec les potes non? Mais que font ils? Diantre, ils déjeunent, çà mange ces gens là, et plutôt bien d'ailleurs; heureusement que vous n'aurez pas à régler l'addition! Quoique.

Bref ils déjeunent tranquillement, et comme tout à chacun, pendant leur déjeuner, ils discutent, car même si on ne doit pas parler la bouche pleine, et bien, ils faut bien remplir ces silences qui en disent long non? Alors on cause, on badine, on échange en mode "on " et "off".

Quoi? kesako çà, "on" et "off"?

 Ah je vois que nous avons affaire à un béotien, un non initié, vous ne faites pas de politique cher Monsieur? "Bien non", alors à table !

Pour faire simple, car vous êtes béotien n'est-ce pas? ' le "On" c'est ce que moi, politicienne de renom (NB :exemple fictif visant à illustrer mon propos) je dis à un journaliste et que ce dernier peut relater en toute quiétude, et même en citant mon nom . Le "on", et bien ma foi,  c'est la même chose à la différence près que là , vous l'aurez compris n'est-ce pas?, et bien le journaliste n'est pas censé diffuser cette info.

Suis-je claire? et là devant la mine effarée de mon béotien, d'ajouter...C'est dingue non? 

Franchement, quel individu doué de raison- même si politicien- déjeunant avec un journaliste- dont le métier à l'origine, est de diffuser des informations (non sans avoir vérifier leur véracité) peut un instant, même furtif, croire, que le fait d'énoncer en grignotant sa salade un scoop à un journaliste puisse ou doive être tenu secret?

 Il est vrai que dans d'autres pays, les Etats Unis par exemple, le mode "on" dans le couple politique-journaliste fonctionne à merveille- il est d'ailleurs clairement stipulé dans les textes - , et que les journalistes contrevenants à cette règle établie,  se voient très souvent black lister, cependant dans le pays berceau des droits de l'homme (comme je me plais souvent à le rappeler) où parfois, souvent? l'hypocrisie, règne en maitresse absolue, cela n'est pas le cas.

Chez nous, bons gaulois, les règles sont floues donc pas de remords à les flouer non? chez nous on peut aisément être, par exemple, élu après  un plaidoyer digne d'une Jaurès et de son" j'accuse" et se fourvoyer à la première occasion en oubliant ses promesses qui étaient au coeur de son programme, non !C'est  possible? et vous savez quoi, c'est même bien souvent la marque de fabrique de nos chers politiques, donner sa parole, puis revenir dessus sans la moindre inquiétude, car chez nous quand nous sommes installés au pouvoir, même pour un petit quinquennat nous sommes omnipotents. Et c'est bien là le problème car dans ce contexte on fait  souvent fi de la morale, fi de l'éthique, fi du respect des paroles données.

On pense à soi, et puis c'est tout! Moi d'abord, le peuple après, chacun son tour... enfin presque!

Alors c'est sur que dans ce cadre là, on peut user et abuser du "on " faire entrer dans la confidence un journaliste, en lui demandant soigneusement de se taire et de ne pas diffuser une infos,(pourquoi la livrer dans ce cas, je vous le demande) c'est mal certes, j'en conviens. Mais alors,  que, dire  du journaliste,qui lui, laisse croire au politique que ce silence d'or est possible, est-ce bien ? Bonne question? Et là, séquence nostalgie où je me revois sur les bancs de la fac à boire les paroles de mon prof de l'époque un certain Pierre Péan(1), un journaliste, un vrai , et à me demander toutes ces années après: mais que reste t-il de ce que vous m'avez enseigné Monsieur Péan?

Qu'est devenue l'information dans l'hexagone? Les journalistes font-il encore leur métier d'investigation, de vérificateur de sources avant de nous livrer leur infos? Ne se sont ils pas trop acoquinés avec les politiques au point d'être parfois  plus à leur service qu'a celui de leurs lecteurs/téléspectateurs/ auditeurs ?

J'imagine que certains défendent encore les lettres de noblesse de ce beau métier, qu'ils existent encore en liberté et en activité des Péan n'est-ce pas? mais bien sûr qu'il en existe encore de ces dinosaures! Dans la presse nationale? Je ne sais pas, mais en presse régionale oui! , regardez le journal de France 3 le midi, c'est du bon ! et puis en presse écrite, il y en a aussi,  j'en connais un moi et sur mon département en plus, dans ma commune!. Un qui va encore sur le terrain pour aller chercher l'info,  oui Monsieur, des noms des noms! Ok , alors en voilà un Frédéric Rousseau...mais  chut je vous dis cela en "off".

 

P.S : Toute  ressemblance avec des situations ou des personnes existantes n'est pas fortuite.

 (1)Pierre Péan. Journaliste et écrivain.

Né le 5 mars 1938 à Sablé-sur-Sarthe, Pierre Péan a commencé sa carrière comme chargé de mission au ministère de l'Agriculture. Il a séjourné plusieurs années au Gabon en tant que collaborateur des ministres des Finances et des Affaires étrangères. Il s’est orienté vers le journalisme à la fin des années 1960, collaborant avec de nombreux médias : Afp, L’Express, Le Canard Enchaîné, Le Nouvel économiste, Libération… De 1985 à 1987, il a été maître de conférences associé à l'université Paris III. Il est l’auteur de documentaires pour la télévision et d’une trentaine d’ouvrages, dont certains ont été des succès (TF1, un pouvoir, écrit avec Christophe Nick, ou Une jeunesse française – François Mitterrand, 1934-1947, son best-seller). Il s’est intéressé aux affaires politico-financières (diamants de Valéry Giscard d’Estaing, avions renifleurs…), aux médias (La Face cachée du Monde en 2003 avec Philippe Cohen), à des personnalités politiques (Jacques Foccart, Bernard Kouchner…) et aussi aux troubles relations franco-africaines (Affaires africainesL’Argent noir…). Ses livres ont régulièrement déclenché des polémiques, parfois soldées devant les tribunaux. Pierre Péan s’est aussi consacré à des sujets historiques (La Diabolique de Caluire, sur la dénonciation de Jean Moulin ou Main basse sur Alger, qui analyse les raisons de l'expédition de 1830 contre Alger). sourcehttp://www.franceinter.fr/personne-pierre-pean 

 

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